Asie du Sud-Est / Récits de voyage

Ile de Sulawesi (Indonésie) 3/3 : les îles Togian, petit paradis sur terre

Après avoir passé une petite semaine en Pays Toraja, nous faisons, de nuit, la longue route (14h) qui mène à Ampana, le port où nous allons pouvoir embarquer pour… les îles Togian, petit paradis sur terre qui se mérite après tant de trajet. Nous avions négocié une voiture privée pour faire la route d’une traite, car le bus mettait trop de temps (2 jours avec arrêt d’une nuit en route).

Arrivés au port d’Ampana, Miss Harbour nous saute dessus pour nous vendre les billets de ferry, et nous nous faisons aussi malheureusement amadouer pour acheter auprès d’elle aussi l’hébergement (selon elle le meilleur spot de toutes les Togians) et le ferry du retour (cabine privée pour une nuit sur le ferry, car nous repartons par le nord, donc 14h de mer)…

 

Ile de Kadidiri : vive la plongée

Arrivée à Lestari Cottage

Nous embarquons sur le ferry, un petit bateau d’une vingtaine de places, qui est plein, moitié de touristes avec leurs valises et leurs lunettes de soleil, moitié de locaux, jeune bébé en bandoulière et réserves d’épicerie pour le mois. Le trajet n’a rien de passionnant, 2h plus tard, nous arrivons au port de Wakaï… où nous sommes littéralement assaillis par des « taxi, taxi, taxi » de locaux jouant des coudes pour décrocher une course. Notre hébergement nous a envoyé un chauffeur que nous avons du mal à trouver, et qui nous emmène donc, en 15 minutes supplémentaires de bateau, à l’hébergement réservé par Miss Harbour.

Au regard de la qualité des hébergements aux Togians, et du rêve de belle grande plage de sable… nous sommes un peu déçus en arrivant. Une plage de seulement une quinzaine de mètres de long, encombrée par les attaches de bateau et surtout 3 hébergements tassés les uns sur les autres, le nôtre n’étant pas le plus agréable… Les souris qui ont mangé mon savon pendant la nuit confirmeront cette impression. Enfin, avec un peu de recul, c’est quand même agréable d’être ici, en pension complète, les pieds dans l’eau sous le soleil !

 

 

Premier niveau de plongée

Sur les 3 prochains jours, nous décidons de passer notre premier niveau de plongée avec Pudin, l’instructeur de l’hébergement. Jérôme et moi ayant déjà fait de la plongée par le passé, c’est une formalité, mais cela nous permet de remettre nos acquis à jour et d’observer la beauté des fonds marins des Togians. Fonctionnement du matériel, masque, détendeur… nous faisons les deux premières plongées d’exercices en face du logement et trois autres à quelques dizains de minutes de bateau.

Les fonds sont magnifiques, il y a encore des coraux préservés et de nombreux poissons colorés comme dans les aquariums ! Nous croisons parfois des pêcheurs sur le retour, avec leur barque en bois, ils pêchent avec un masque et un harpon, ou avec des filets manuels. Il y a même une fois où notre instructeur a plongé, nagé jusqu’aux pêcheurs et rapporté une assiette de poisson cru, plus que fraîchement haché !

 

 

 

exercices de plongée

 

 

Plongée 1

 

Plongée 2 (petits poissons)
jolis fonds marins 2
jolis fonds marins 1

 

Se faire inviter à un mariage local !

Un soir, les propriétaires de notre hébergement sortent leur belle chemise et le mascara, pour aller au mariage d’une cousine, sur une autre île proche… et ils proposent à tous leurs résidents de les accompagner, ce que nous acceptons avec grand plaisir, afin de découvrir les coutumes locales.

C’est un mariage musulman, les mariés sont assis sur une estrade, décorée de frous-frous de tissus et de fleurs en plastique et font face aux invités, installés sur la centaine de chaises en plastique. La musique d’attente est entraînante, et la cousine m’emmène danser devant tout le monde ! Après quelques discours, nous recevons tous une boite cadeau avec une boisson au litchi et quelques gâteaux, puis un jeu débute où une femme et un homme de l’assistance doivent aller en tribune percer un ballon… j’ai, par hasard ( ?), été choisie une fois, sous les rires de l’assistance !

Fin de la cérémonie officielle, le karaoké débute (c’est une vraie passion en Asie, peut importe qu’ils chantent trop fort et faux !) et les invités se dispersent dans la ruelle, petites échoppes et maisons alentour, pour discuter, boire, manger, regarder la télévision… Quand nos oreilles sont saturées de sons criards du karaoké, nous nous retranchons dans un salon, assis par terre, mais la différence de langue avec les hôtes empêche toute conversation.

 

Et stéphanie danse au mariage devant tout le monde !

Le lac de méduses et California reef

Après 3 jours passés à Kadidiri, nous décidons de changer d’île. Nous partageons un bateau avec d’autres touristes. En chemin, nous nous arrêtons au lac de méduses, un petit lac d’eau douce (c’est rare que des méduses vivent en eau douce) juste au bord de la mer. Avec masque et tuba, nous les observons nager ; et la vie s’active également dans les racines d’arbres en bordure, avec des nombreux vers et autres animaux aquatiques non identifiés.

 

 

Nous faisons un deuxième arrêt à California Reef, un spot de snorkeling (masque-tuba) particulièrement préservé et effectivement magnifique, qui fait partie d’un parc national protégé. L’eau affleure le récif, et nous pouvons observer de nombreux coraux et poissons, Jérôme a même aperçu un petit requin.

 

Fonds de California Reef
Fonds de California Reef 2

 

California Reef : poisson long
California Reef : une murène !!!!

Ile de Malengé : entre snorkeling et séjour chez l’habitant

Détente et snorkeling à Sera Beach

Nous posons nos sacs à Sera Beach, resort pas trop cher pour nos moyens de backpackers, mais dans un environnement paradisiaque quand même ! Nous choisissons le bungalow en hauteur, avec une belle vue sur la mer turquoise et quelques cocotiers ! Ici, les hébergements sont en pension complète et nous profitons donc de quelques jours de détente, entre repas (riz, poisson, œufs, chips de crevettes), snorkeling (les fonds sont magnifiques juste aux alentours sans avoir à prendre le bateau) et échanges et jeux de cartes avec les autres voyageurs.

Notre billet de ferry étant plus ou moins un billet ouvert, nous décidons de décaler notre départ pour profiter un peu plus du paradis. Nous prévoyons de remonter vers le nord vers Gorontalo, soit une nuit de transport, et il y a seulement 2 ferrys par semaine le lundi et le jeudi.

 

Snorkleur : Suivez ces poissons !
Quand Némo se trompe de sens pour la rayure…

Balade dans la jungle

Nous décidons un après midi de partir en balade et de traverser l’île pour rejoindre le village de pêcheurs. Nous fiant à maps.me et google, nous suivons, tant bien que mal, un sentier dans la jungle, en compagnie de deux hollandais. Cà grimpe, çà descend… puis plus de trace du sentier ! nous cherchons, essayons, revenons, cherchons de nouveau… pour finalement rebrousser chemin avant la tombée de la nuit !

Le lendemain, nous repartons, mais cette fois, sur les conseils des locaux, nous suivons un autre sentier, qui longe la mer, de belles mangroves, traverse quelques autres hébergements, avant de couper à travers l’île pour effectivement rejoindre l’autre côte et le village de pêcheurs.

 

 

 

En chemin, nous observons le travail de la matière première pour l’huile de noix de noix de coco. Il y a des plantations de cocotiers, et régulièrement les hommes montent pour la récolte. Ils enlèvent l’écorce extérieure, et coupent la coque en deux. Ces demi-noix de coco sont entassées sur une paillasse tressée, ouverture vers le bas, et les écorces servent à faire du feu en dessous pour les déshydrater. Ensuite, manuellement, ils enlèvent la pulpe avec un outil et stockent cette matière pour la vendre en sacs pour transformation dans une usine sur le continent.

 

Nous arrivons enfin au village. Les maisons sont construites en bois principalement et sont presque toutes sur pilotis, à moitié au dessus de la mer.

Le village vu du bateau
Sur le bateau retour pour notre hébergement, nous avons aperçu des dauphins !

Quand le paradis réserve encore des surprises

L’avant dernier jour de notre séjour, le gérant veut nous faire changer de bungalow, soit disant à cause d’un groupe ayant réservé depuis longtemps et voulant absolument ce bungalow là… Ayant déjà eu quelques différents avec lui sur des prix et autres, nous décidons de partir et de passer notre dernière nuit à 100 mètres, de l’autre côté de la colline, chez Dr Ating et sa femme, qui ont un hébergement d’une seule chambre…

D’un hébergement classique avec un gérant près de ses sous, nous passons à une luxueuse chambre confortable, donnant directement dans l’eau, et surtout des propriétaires chaleureux et intéressants, avec qui nous avons le plaisir de partager les repas ! Certes c’est plus cher, mais quel plaisir vraiment !

Dr Ating est médecin, et  après avoir exercé 30 ans auprès des populations tribales d’Indonésie, il a décidé en 2014 de s’installer ici à Malengé, pour s’investir dans son autre passion : la protection de la diversité animale et végétale de la forêt tropicale et des fonds marins de l’île.

Dr Ating a ouvert des chemins de trail dans la forêt pour mener des études scientifiques, faire de l’éco-tourisme, et pour des projets d’éducation. Son travail est précieux et reconnu, pour la sauvegarde des espèces endémiques et menacées de l’île comme les tarsiers (tous petits singes), babirusa (cochon sauvage),  macaques… Sa femme, Meidy, donne bénévolement des cours d’anglais aux enfants du village, et ils accueillent une fois par semaine, les enfants qui le souhaitent, pour de la sensibilisation à la nature, le recyclage, la protection des espèces…

Le but du projet est de stopper le braconnage, la destruction de la forêt et des coraux par la pêche, en fournissant une alternative de revenu grâce à l’éco-tourisme.

 

Et si on restait encore un peu…

Finalement, nous nous sentons tellement bien ici, que nous décidons une nouvelle fois de décaler notre départ au prochain ferry, dans 3 jours !

Dr Ating et Meidy nous font partager leur enthousiasme et leur façon de vivre ici, presque en autonomie. L’eau de pluie est récupérée et stockée, et l’énergie est fournie par des panneaux solaires. Quelques légumes et fruits poussent dans le jardin, et un copain passe de temps en temps apporter du poisson frais.

Nous faisons du snorkeling et avons la chance de rester une vingtaine de minutes avec une dizaine de requins à pointe noire (petits requins non dangereux) et d’apercevoir les antennes de langoustes. J’ai aussi brièvement aperçu une tortue !

Le soir, Dr Ating nous fait découvrir les crabes de coco. Il a mis des appâts dans la journée (noix de coco ouverte) et le soir à la nuit, nous observons ces gros crabes… la pince dans la coco !

 

 

Une RAIE
Un POISSON COFFRE

 

Un poisson long dont j’ai oublié le nom 😉
des petits REQUINS

 

 

Le crabe coco

Dans la jungle avec Dr Ating

Nous souhaitons participer au projet du Dr Ating, et nous partons une demi-journée avec lui dans la jungle pour l’aider à ouvrir de nouveaux chemins, pour l’éco-tourime et pour des sorties nature d’observation des oiseaux. Machette à la main, nous avançons doucement selon le dénivelé du terrain, coupons bambous et branches, nettoyons un peu au sol et accrochons des rubans à mi-hauteur. Ce n’est pas si simple, çà grimpe et il fait très chaud ! Nous sommes en sueur ! Après une paire d’heure, nous rattrapons un bout de chemin existant.

Dr Ating nous partage sa passion pour les « grands arbres », ce sont les ficus étrangleurs : une graine se développe sur un arbre existant, et fait pousser de grandes racines jusqu’à toucher le sol, puis en grossissant, finit par étrangler et tuer son hôte ! Ces arbres peuvent devenir particulièrement grands et gros et Dr Ating souhaite tous les répertorier dans la forêt. Nous découvrons un nouvel arbre, qu’il s’empresse d’enregistrer grâce aux coordonnées GPS, et nous le baptisons « chouette arbre ».

 

Des oiseaux en cours d’anglais à l’école

Le lendemain, c’est avec Meidy que nous passons la demi-journée. Nous partons en bateau pour le village, dans l’école où elle est professeur d’anglais bénévole. Nous passons deux heures avec une classe d’une vingtaine d’enfants d’environ 8/10 ans. Nous nous présentons en anglais : prénom, pays, âge, couleur préférée, animal de compagnie… puis avec des feuilles de cocotier que nous avons apportées, nous donnons un cours de pliage d’oiseau en feuille, chaque enfant faisant son propre oiseau.

 

Puis nous nous promenons jusqu’au village flottant, prolongement du village terrestre. Il est accessible par un pont en bois de … 800 mètres au dessus du lagon ! Tout le village est sur pilotis, et seul un espace commun est aménagé sur un rocher qui sort de l’eau.

Ces quelques jours avec le Dr Ating et sa femme étaient vraiment très agréables. En plus, nous partagions tous nos repas avec eux, la cuisine de Meidy était excellente, et nous avons eu de nombreuses discussions intéressantes ! Pas de réservation sur booking.com ici, mais si vous prévoyez de passer aux Togians, définitivement, choisissez de séjourner ici ! (mail du Dr Ating : atingsolihin@gmail.com)

 

Le ferry pour Gorontalo

C’est finalement vraiment le temps de partir cette fois pour notre ferry. Nous aurons au final passé 10 jours dans les îles Togians ! Nous partageons un bateau-taxi avec les autres voyageurs de notre ancien logement pour rejoindre le port de Wakai.

C’est là que nous avons vraiment haï Miss Harbour (souvenez-vous celle qui nous avait sauté dessus au port…). Dans le ferry, il y a plusieurs catégories de confort : depuis les couchettes collectives sans matelas, en passant par les couchettes avec matelas et climatisation, jusqu’à la cabine privée, ce qu’avait réussi à nous vendre Miss Harbour il y a 10 jours. Mais ce ne sont en fait pas des cabines officielles ! Ce sont les cabines du capitaine et des matelots, qui pour arrondir les fins de mois, acceptent de laisser leur cabine à des touristes à la recherche de confort. Sauf que les agents du port, ayant déjà eu des différents avec cette fameuse Miss Harbour qui prend l’argent des touristes mais ne semble pas le faire suivre à ses collègues, ne considèrent pas notre billet comme valable… Ils nous demandent donc de repayer… ou de voyager en 3ème classe… vu le prix (relatif) que représentait ce billet, c’est hors de question pour nous de nous faire avoir ainsi. Surtout que depuis 1 mois de voyage, nous sommes fatigués d’avoir l’étiquette de « touriste » sur le front, de devoir négocier et faire attention tout le temps. Cette goutte faisant déborder notre vase, après une bonne crise, un poing sur la table et quelques SMS, nous arrivons à accéder à la cabine avec notre billet… C’est fatiguant de voyager en Indonésie !

Nous passons la soirée en compagnie des autres voyageurs rencontrés à Malengé, et avons la chance d’assister à un ballet de dauphins dans les sillons du bateau au soleil couchant !!!!

Quelques heures de sommeil relativement confortables, et nous arrivons aux aurores à Gorontalo.

 

Le nord de l’île : les volcans et la ville de Manado

Des volcans sulfureux

Avec deux autres françaises, nous partageons une voiture-taxi pour rejoindre directement Manado. 10h de route… c’est long… oui c’est vraiment fatiguant de voyager en Indonésie !

Juste avant d’arriver, nous décidons de descendre un peu avant pour aller passer une journée près du village de Tomohon, pour aller nous balader auprès des deux volcans. Après un plat de nouilles, nous cherchons un taxi collectif pour rejoindre la ville à une quinzaine de kilomètres. Avec notre étiquette de touriste, bien sûr, plusieurs mobylettes et voiturettes se précipitent sur nous… à des prix hors d’entente. L’aide précieuse d’une agent de police rentrant chez elle, remettra les pendules à l’heure de ces filous pour nous permettre de faire le trajet à un prix normal… dans une voiture pour laquelle on se demande comment elle roule encore !

Nous nous posons dans un bungalow en bois à flan de colline, vue sur le volcan Lokon.

Le lendemain, nous louons un scooter pour faire une balade agréable aux alentours et nous faisons une petite randonnée pour monter au plus accessible cratère du volcan Mahawu, dans lequel nous pouvons apercevoir du soufre cristallisé.

Quelques kilomètres plus loin, nous avons une belle vue sur le lac Lanau Linow, un lac de sulfure au bord duquel nous apercevons des fumeroles.

 

Manado, retour à la civilisation

Ne souhaitant pas renouveler l’opération « négociation de taxi », nous faisons du stop pour rejoindre Manado. Un jeune couple s’arrête, je monte à l’avant de ce pick up… et Jérôme est sur la plate-forme arrière, à l’air libre !

La grande ville ne nous donne pas envie de nous attarder, donc après quelques recherches et réflexions, nous prenons un avion pour le lendemain, direction BORNEO !

 

2 Comments

  1. Coucou Stéphanie, moi je suis heureuse d’ avoir retrouvée Maman mais la séparation n’ a pas due être facile pour toi!!!!!
    Nous avons déjà vu quelques magnifiques photos, quel beau voyage on ne s’ imagine pas toutes ces beautés.
    Tu as repris la route alors bonnes découvertes et à bientôt.
    Je pense bien à toi et je t’ embrasse.
    Tantine et Joël

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