Asie du Sud-Est / Récits de voyage

Bornéo 2/3 : Plongée à Mabul Island, sommes nous fous ?

Fous ? oui, c’est sûr, fous de nouvelles découvertes et fous de la beauté des fonds marins, de la diversité des coraux et des poissons !

 

Après avoir remonté la côte est de Bornéo côté Indonésien, Jérôme et moi-même passons en bateau le 16 novembre la frontière Malaisienne. Les routes sont meilleures en Malaisie, et nous retrouvons un service de bus. Nous partons directement pour Sampurna… De nouvelles découvertes nous attendent !

 

Plongée sous-marine : la beauté des fonds marins

Mabul island, sommes nous fous ?

Il paraît qu’ici se concentrent des spots de plongée parmi les plus beaux du monde… Alors nous décidons de faire un écart dans notre budget, et partons pour 4 jours de plongée avec Scubajunkie sur l’île de Mabul ! L’île est toute petite, les deux villages de pêcheurs sont écrasés entre les resorts et clubs de plongée qui ont investi la terre et débordent sur pilotis sur la mer. C’est assez déstabilisant de voir la pauvreté de ces gens… à côté des luxueux hébergements protégés par un garde…

 

Deuxième niveau de plongée

Le programme de nos prochains jours est assez simple : manger, plonger, manger, plonger, manger, dormir ! 3 plongées par jour, buffet de cuisine plutôt européenne, et chambre privée, le rêve !

Nous plongeons autour de l’île, à 3 ou 4 avec un encadrant professionnel. Avec notre instructrice Peggy, nous passons notre 2ème niveau de plongée (Advanced Open Water). Pour cela, nous faisons des plongées à thème :

  • orientation avec une boussole, et en se repérant avec des éléments sous l’eau,
  • équilibrage du gilet stabilisateur,
  • plongée de nuit, étonnant, car on perd ses repères, notamment la profondeur car on ne voit rien à part dans le faisceau de la lampe de poche,
  • plongée profonde (pic à 30 mètres),
  • plongée sur épave (un petit bateau qui a été volontairement coulé pour cet usage).

Malgré une visibilité moyenne, nous observons chaque jour des poissons magnifiques, et parfois bizarres, des tortues peu farouches, des murènes…

Nous sommes heureux de retrouver ces sensations (nous avons tous les deux plongé il y a pas ma d’années !), de partager nos expériences avec les autres plongeurs et de passer ce 2eme niveau qui nous autorise des plongées avec plus d’autonomie.

Poisson pierre
Rascasse (Lion fish)
Raie
Poisson léopard ????

 

Poisson à tête plate de crocodile
Poisson vache
Hippocampe je crois (au milieu tête en bas)
Némo !!!

 

 

 

 

 

Murène en train de chasser
Nudibranch, comme une petite limace de mer, il en existe plein de différentes couleurs

 

 

Poisson grenouille (le gros truc au milieu avec une queue, une trompe et des pattes)
Milliers de poissons

 

 

 

Calamar en colère
Le même calamar en train de fuir
Jérôme fait du tricycle
Tout est OK !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Murène et poisson à tête plate de crocodile
Tortue 1
Tortue 2
Tortue 3
Plongeuses 🙂
Une murène
Des milliers de poissons
Jérôme fait du tricycle
Quand la vie recolonise une épave
Je nage avec une tortue
Le calamar ne se marre pas et se barre
Jolis coraux

 

Sipadan pour finir en beauté

Le dernier jour, petite folie, nous embarquons pour une journée (4 plongées) autour du célèbre îlot de Sipadan, un spot de plongée parmi les plus réputés du monde ! C’est une toute petite île volcanique, avec un à-pic sous-marin de 600 mètres, une singularité géologique qui favorise un foisonnement de vie et une biodiversité sous-marine incroyable.

C’est le commandant Cousteau qui a rendu l’île célèbre en 1988 avec la découverte d’un cimetière de tortues : un dédale de grottes et tunnels sous l’eau, où de nombreuses carapaces ont été retrouvées. Un endroit où les tortues viennent volontairement mourir… ou bien elles n’ont pas retrouvé la sortie 🙁

Depuis 2004, plus d’hébergement n’est autorisé sur l’île, pour protéger cet écosystème fragile. La plongée est toujours autorisée, avec un système de permis limitatif (7 permis pour notre hébergement), autant dire qu’il y a une liste d’attente…

Les plongées sont bien plus techniques que sur Mabul. Il y a en effet un courant à décorner… des poissons vaches !?!… mais la beauté du spectacle en vaut le coup. De nombreuses tortues, un banc de barracudas, un banc de « jack fishes » (carangue en français) avec lesquels nous pouvons jouer, des requins (à pointe noire et longimane (à pointe blanche du large)), des thons, un mérou aussi gros qu’un homme, de nombreux lion fishes (rascasses)…

Sur la dernière plongée, nous faisons un écart « dans le grand bleu » : nous quittons une dizaine de minutes le récif, en partant vers le large. C’est déstabilisant, car nous perdons tout repère visuel, c’est comme si nous flottions au milieu de nulle part ! Le but ? Tenter notre chance d’apercevoir un requin marteau… ce se sera pas pour cette fois, mais la sensation est grisante.

Je joue avec les jack fishes
Banc de barracudas
jolis poissons
Et nous tombons sur un mérou… gros comme un homme… jamais vu un poisson aussi gros
Jérôme fait du requin riding !
Jolie balade sous l’eau
Une dernière tortue pour la route… la plus grosse que nous ayons vue !

Nous rentrons directement le soir en bateau sur la ville. Nous retournons dîner dans ce petit resto où Jérôme a découvert les MEILLEURES crevettes du monde, sauce épices poivre et ail !
Après une nuit dans une auberge de jeunesse très bien tenue, nous prenons un bus pour rejoindre notre prochaine destination…

 

KOPEL : quand l’éco-tourisme sauve la forêt

La création du projet Mescot et de la coopérative Kopel

Grâce au Lonely planet et à internet, nous avons pris connaissance du projet MESCOT (www.mescot.org), sur la rivière Kinabatangan. Depuis toujours les peuples autochtones vivent de la forêt tropicale humide. Cependant, à partir des années 1960, l’exploitation du bois, puis en 1980, la conversion des forêts en cultures agricoles, ont rapidement réduit les ressources forestières traditionnelles.

Fondé en 1997 par les peuples autochtones, ce projet a pour objectif de générer différemment des revenus pour les habitants tout en protégeant le dernier vestige de forêt tropicale humide. En 2003, se créée la coopérative villageoise KOPEL qui mise sur l’éco-tourisme. Grâce également à l’implication des habitants et de bénévoles, ce projet permet :

 

  • de conserver l’habitat forestier de ce secteur, la faune et la biodiversité de la rivière Kinabatangan, tout en préservant les moyens de subsistance de la population locale ;
  • restaurer un lac local, source d’eau pour les animaux, notamment en éliminant une espèce de fougère aquatique, venue du Brésil, et devenue espèce envahissante ;
  • restaurer une partie de la forêt partie en fumée par des incendies en 1998, qui sont des corridors vitaux pour les animaux.

Après quelques heures de bus, nous arrivons au bureau de KOPEL, et nous partons directement en petit bateau pour rejoindre l’éco-camp dans la forêt. Nous nous installons dans une maisonnette en bois, sur pilotis, bien intégrée dans son environnement. Sont également là une famille de 4 allemands, un autre allemand, et un français qui fait un bénévolat de 2 semaines ici.

 

Balade nocturne

Nous partons faire une sortie nocturne, avec les autres touristes, notre guide Ali et Norsalleh, un guide sourd et muet, qui a les meilleurs yeux pour voir ce que personne d’autre ne voit ! Il s’est d’ailleurs spécialisé dans la photographie nocturne, et il a réellement du talent !
Nous observons : un phasme, un petit chevreuil, des grenouilles, des araignées, un scorpion… et des oiseaux qui dorment, çà me scotche çà, j’adore !
Soudain, notre guide part en courant au travers la forêt en pointant quelque chose dans un arbre… Il a aperçu un tarsier (le plus petit singe du monde) mais nous n’avons pas d’aussi bons yeux que lui 😉

 

Le réveil des singes

Le lendemain, nous partons dès le réveil en bateau pour observer les animaux. Nous avons la chance d’observer de nombreuses espèces de singes :

  • des orangs-outans qui déjeunent leurs fruits tranquillement, (deux fois en 10 jours, nous sommes vraiment hanceux, car ce n’est pas si fréquent !),
  • des singes proboscis, vous savez ceux avec un grand nez, à qui ressemble Rastapopoulos dans Tintin, Vol 714 pour Sydney 😉
  • des macaques à longue queue ;
  • et également des aigles et des « hornbill » (Calaos).

Un orang-outan faisant du bruit pour nous effrayer
Singes Proboscis
Singes Proboscis 2

Balade en forêt et plantation d’arbres

Après le petit déjeuner, nous partons pour une grande balade de 3h dans la forêt avec notre guide. Nous observons des oiseaux (hornbill de nouveau), un singe Gibon, un caméléon… et des crottes d’éléphants ! Elles sont sèches, car à cette période, les éléphants sont partis dans une autre zone de la forêt. Ce sont des éléphants pygmées de Bornéo.

Dans l’après midi, nous participons (très modestement) à la plantation d’arbres, en vue de reforester une partie des berges de la rivière. C’est plus symbolique pour nous, mais pour Mescot, ce projet est un axe majeur de sensibilisation (touristes et scolaires) et d’investissement pour l’avenir.

Enfin, au coucher du soleil, nous faisons une autre sortie en bateau, pour tenter d’apercevoir… des crocodiles ! Nous ne verrons que de loin, de furtifs petits yeux luisants à la surface de l’eau. Des singes sont également au RDV, un orang-outan en train de faire son nid en haut d’un arbre et quelques oiseaux.

Balade en forêt
Balade en forêt 2

 

 

Le lendemain, nous profitons d’une dernière balade avec Ali, puis rentrons au village, et passons une nuit au dortoir pour reprendre le bus le lendemain.

 

Une journée imprévue avec les habitants

A 8h30, nous sommes au bord de la route, attendant le bus. Sauf qu’il est déjà plein et ne peut donc pas nous prendre ! Mince… Nous faisons alors du stop et un gentil Malaisien d’une quarantaine d’année propose de nous emmener au moins jusqu’au prochain embranchement. Il nous propose de nous faire visiter une grotte près de chez lui dans laquelle les locaux récoltent les nids de martinets (à tort appelés nids d’hirondelles), qui sont ensuite vendus, entre autre au marché chinois.

N’ayant pas d’impératifs, nous voici un peu plus tard, casque sur la tête, marchant sur la passerelle en bois qui mène à la grotte. C’est glissant à l’intérieur à cause des déjections de ces oiseaux et aussi des chauves-souris qui habitent là ! Il nous apprend que la récolte des nids se fait 4 fois par an, mi décembre, mi- février, mi-avril et mi-août, en fonction du cycle de reproduction. Les nids sont récoltés par les employés de la compagnie qui en a le (juteux) bénéfice. C’est un travail très dangereux, car ces hommes montent sur des échelles en corde ou en bambou plus hautes que stables, et à l’aide d’une longue perche terminée par un trident en acier, ils doivent piquer les nids situés à 10, 15, 20 mètres de haut. Le site est gardé en permanence toute l’année, pour éviter les vols par les « Ninjas men » !!!

 

Il nous emmène ensuite voir une autre grotte en haut de la colline… je galère à monter… mais surprise en haut, un orang-outan a pris ses quartiers dans un arbre en face des maisonnettes des gardes et nous sommes à seulement 2 mètres de lui pour l’observer !!!

   

 

 

 

Orang Outan

 

Après ces découvertes, notre compagnon nous propose de déjeuner chez lui avec sa famille et de rester l’après midi. C’est très généreux de sa part, et nous sommes à la fois surpris, gênés et enthousiastes. Sa femme cuisine du poulet et de la soupe, et nous déjeunons, assis par terre dans le salon (c’est leur tradition). Puis nous jouons avec leurs enfants et ceux de tous les voisins, et nous finissons l’après midi par une partie de volley, tradition dominicale prise très au sérieux par tous les voisins ! Après le dîner, il nous amène à la station de bus, où nous attrapons un bus de nuit pour Kota Kinabalu.

 

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